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- ! <http://www3.sympatico.ca/maulo/famille.htm>J?R?ME LONGTIN (1653-1723)Le 16 octobre 1684, un artisan de 27 ans, J?r?me Longtin, fils d?Andr?Longtin (Voir C. Tanguay, Dictionnaire g?n?alogique...I, 397; V, 428-430), et de Jeanne Bri?re apr?s contrat de mariage dress? par Cabazi?, notaire qui, de sergent de la Juridiction royale de Montr?al en devint, un moment, lieutenant g?n?ral int?rimaire ?pousait en l??glise nouvellement ouverte de Montr?al une enfant de quatorze ans, Catherine Sainte-Marie, n?e en cette ville, fille du Tourangeau Louis Sainte-Marie et de la Parisienne Mathurine Gouard.Pourquoi le notaire instrumentaire, ou l?officiant ? Notre-Dame n?indiqu?rent-ils pas l?origine du mari? du jour?? Myst?re. Chose certaine, leschercheurs se sont depuis fendus en quatre pour tenter de l??tablir. On a pr?tendu un temps que J?r?me Longtin, d?origine m?ridionale, venait de la Provence.Un chercheur ing?nieux, Pierre-J. O. Boucher, dont le sens critique n??tait pas ? toute ?preuve, a voulu le tenir pour un Canadien de naissance, fils d?un Elie Hanctin (Voir C. Tanguay, Dictionnaire g?n?alogique...I, 298.), de Trois-Rivi?res, mort jeune, et dont le fils, J?r?me, n? en 1660, aurait ?t? ?lev? par des alli?s ou proches parents.Les derni?res recherches semblents?arr?ter ? une origine normande. On a m?me assign? comme lieu de naissance au mari? de 1684, Honfleur. Je n?ai pas de conclusion ? apporter et j?accepterai volontiers toute pr?cision que l?on voudra bien produire ? ce sujet.L?actuel cur? de Varennes, M. Elis?e Choquet, attach? plusieurs ann?es ? la cure de la vieille paroisse de Laprairie, a donn? il y a plus de vingt-cinq ann?es, ? une chronique d? histoire locale ? l?organe du nouvel ?v?ch? de Saint-Jean, le Richelieu, une esquisse biographique et les traits principaux de la vie de ce pionnier. Concessionnaire de terres ? Saint-Lambert pr?s Montr?al. J?r?me Longtin fut surtout un entrepreneur en menuiserie, ce beau m?tier qui fleure bon les essences v?g?tales qui poussent dans le sol mont?r?gien. Il aurait travaill?, en particulier, ? l??rection de la premi?re ?glise paroissiale de Laprairie.Mon pr?d?cesseur aux Archives, E.-Z. Massicotte, avec son sens de l?anecdote, retra?a quelque part une m?saventure du menuisier. Il fut l?objet, ? l??poque de son premier mariage, d?assaut et batteriede la part de soldats en goguette qui, un soir, le rou?rent de coups pour s?emparer de son modeste avoir. Une autre fois, a relev? M. Raoul Raymond, il se fit chiper sa barque par des adolescents en veine d??cole buissonni?re, qui se rendaient aux fraises ? l??le Saint-Paul.Est-il n?cessaire de reprendre chaque fois que l?on dresse l?une de ces monographies les ?v?nements g?n?rauxou le fond de tableau des moeurs du tempso? v?cut celui dont on ?voque la m?moire? Il ne semble pas. C?est alourdir un texte de faits connus, ou cens?s connus, des fervents de l?histoire.Apr?s moins de vingt ann?es d?union, la femme de J?r?me Longtin, Catherine Sainte-Marie, s??teignit ? Montr?al en juin 1703. Elle avait33 ans et elle avait donn? naissance ? dix enfants.Un an plus tart, ennovembre 1704, J?r?me faisait dresser par Le Pallieur, notaire, de Montr?al, inventaire des biensdesa communaut?. On y note des meubles ? lamaison estim?s ? quelque 150 livres, et dans les d?pendances, 2 chevaux, 10 b?tes ? cornes, cochons et poules, 20 minots de bl? (? 40 sols leminot) et autres c?r?ales, avoine et pois, et parmi les immeubles, uneterre ? St-Lambert (de Laprairie) de 2 ? 20 arpents, dont 10 ? la charrue, avec maison de 20p. x 20, grange, ?table, une autre terre de 3 ? 15 arpents tenant sur le fleuve ? St-Lambert conc?d?e par les J?suites le 12 avril 1690 dont 9 ?la charrue; il a en main 30 livres et des comptes recevables de 50 livres. Ses autres papiers avaient ?t? incendi?s ?il y a environ dix ans?.Quelques jour plus tard, J?r?me Longtin ?tait partie ? un nouveau contrat de mariage re?u par La Pallieur.Il avaittrouv? une fille courageuse...pour aller prendre au foyer la place laiss?e vacante, l?ann?e pr?c?dente, et surtout le soin d?enfants en bas ?ge. Elle s?appelait Marie-Josephte Dumas. N?e ? Laprairie en 1685, elle ?tait fille de Ren?Dumaset de Marie Lelong, originairement fix?s ? Chambly, comme nous le montrera un jour notre ami, M. Raoul Raymond, dans la savante compilation qu?il pr?pare sur les premiers habitants de cette antique paroisse dont les registres des premi?restrente-cinq ann?es.1670-1705, sont disparus.Neuf enfants devaient na?tre de cette seconde union de J?r?me Longtin, et de Marie Josepthe Dumas, dont le dernier,l?ann?e m?me du d?c?s du p?re.Ici, une parenth?se. Un certain nombre d?entre vous ontlu r?cemment dans un quotidien montr?alais d?une grandeinfluence, cette vue d?un litt?rateur ?minent, que nos a?eux, venus ici au XVIIe si?cle, ?taient ?des pauvres et des mis?rables?. H?las! ce sont l? de ces expressions infiniment regrettablesde gens quin?y sont pastoujours all? voir et que ne manquent jamais de relever les organes de presse d?une autre langue, int?ress?s ? utiliser de pr?tendus arguments ad hominem, qui tournent au d?nigrement, et comme tous les d?nigrements sont sans fondements.?Pauvres?? Peut-?tre, mais qu?est-ce que la pauvret?, cette chose si relative? Apr?s deux cents ansd??conomie politique, les savants ?conomistes, ? bonnets carr?s ou pas, ne se sont pasencore entendus sur une d?finition ou une doctrine delavaleur.On se rappelle l?ouvrage publi? par le journaliste canadien-anglais, Bruce Hutchison, correspondant en Europe pendant la grande guerre de 1939, Canada, the Unknown Country.Apr?s avoir ?t? t?moin de tant de d?vastation, dufeu du ciel tombant surles villes de vieux continent, semant la mort et la famine partout, quand il entendit retrouver son pays, il se mit ? le parcourir d?un oc?an ? l?autre. A Qu?bec, il commen?a par explorer les vieilles demeures de l??le d?Orl?ans. (Ce chapitre a?t? publi? en fran?ais, sans nom du traducteur.) L?, il admire une fois encore l?artde vivre de nos ruraux de vieille souche, peu riches en esp?ces peut-?tre, mais dont les placards et les caves regorgent de r?serves de toutes sortes, pour des saisons ? l?avance,sinon des ann?es. Et l?auteur au souvenir de tant d?affam?s, de foyers dispers?s, d?truits, qu?il avait vus de s?exclamer de joie, ou ? peu pr?s citation de m?moire:- -N?est-ce pas l? la vraie richesse??Mis?rables? ? Que non pas,pour l?ensemblede nos a?eux. L?eussent-ils ?t? qu?ils n?auraientpas donn? naissance ? cette forte race qui accomplit, pendant les trois ou quatre g?n?rations du R?gime fran?ais, une t?che ou des t?ches d?une rigueur sans pareille. Leur vigueur,leur ?nergie, leur allant ont toujours fait l?objet de l??loge des autorit?s administratives de l??poque, comme plus tardcelui des conqu?rants.Des dix-sept enfants n?s des deux unions de J?r?me Longtin avec Catherine Sainte-Marieet Louise Dumas,quinze devinrent adultes, dont quelques-uns moururentoctog?naires, et l?un nonag?naire.Est-ce l? le sous-produit de gens ?mis?rables? ?Quand donc se gardera-t-on d?affirmations hasardeuses, sans bases, et qui ne servent qu?? alimenter les d?nigreurs professionnels de la ptite ou de la grande presse?Pour ceux qui aiment la musique des noms canadiens, comme les a chant?sle Sulpicien M. Dupaigne, ?voquons bri?vement les alli?s des enfants de J?r?me Longtin et qui avaient noms, Joseph Fleury, Marguerite Caill?, Catherine Bertrand, Marie Testu, JeanneLemieux, Fran?ois Raymond, Marguerite Deniger je m?incline en m?moire de cette lointaine a?eule, quiv?cut nonag?naire son fr?re Laurent Deniger, Pierre Laporte sans allusion ? l?actualit?Antoinette Achim, Marie-JosephteGervais, J.-B. Giroux, enfin Amable Gervais.Ne croirait-on pas nommer des voisins d?aujourd?hui?Dans la compilation en cours, en vue sans doute d?un autre m?moire,si les ?diteurs de la Soci?t? veulentbien l?accueillir, j?ai suivi jusqu??1925pas moins de 400 descendants des deux mariages de J?r?me Longtin, et qui ont tous, ou ? peu pr?s, contract? mariage en ce m?me district de Montr?al, ? l?ombre de ces institutions s?culaires, eccl?siastiques et profanes,comme la vieille?gliseNotre-Dame de la place d?armes etle palais de justice de Montr?al, les clochers des paroisses plus de deux fois centenaires, de Laprairie, Saint-Constant et Saint-Philippe.Le7 ao?t 1723, J?r?me Longtin dictaitsontestamentaupremier notaire r?sidant de Laprairie, Guillaume Barette. (Revue du Notariat, oct. 1963, pp.109-118.) Il y instituait sa deuxi?me femme son usufruiti?re. Il demandait d??tre inhum? au cimeti?re de Laprairie, mais il dut ?tre transport? d?urgence ? l?H?tel-Dieu de Montr?al, Puisqu?il s?y ?teignit cinqjours plus tard et il re?ut sa s?pulture au cimeti?re de cette ville, alors sis, sauf rectification, rue Notre-Dame, pr?sde la rue Saint-Pierre.Un deuxi?me inventairede sesbiens futdress?dix jours apr?s son d?c?spar le m?me Guillaume Barette, mais le partage n?eut lieu que quatorze ans apr?s, le 30 avril 1737. A cet acte, il appert que J?r?me Longtin poss?dait 100 arpents, pr?s la commune de Saint-Lambert, qui furentdivis?sen neuf lots aux fins de la loi de l??poque. Selon la coutume, les fr?res et s?urs se rachetaient entre eux par la suite.La seconde ?pouse, Louise Dumas, convola en 1730, avec Jaques Caill?, en fils de l?ex?cuteur testamentaire de J?r?me Longtin.Elleluisurv?cut trente-trois ans et elle s??teignit en 1756 ? Laprairie, o? naquirent, se mari?rent ets??tablirent le plus grand nombre des enfants de J?r?me Longtin, issusde ses deux mariages.Ici, quelques faits, quelquesrectifications. La premi?re ?se marier fut naturellement l?a?n?e, Marie, qui ?pousa en 1704, un an apr?s le d?c?s de sa m?re, Joseph Fleury. Elle mourut l?ann?em?me du trait? de Paris, en 1763, ? l??ge le plus fr?quent o? s?en vont les septuag?naires,en sa78e ann?e.Lefils a?n?, Andr?, fit mieux. Mari? en 1715 ? Marguerite Caill?, il ne s??teignit que pendant l?invasionam?ricaine ? Laprairie encore, en 1776, ? pr?s de 90 ans.Les deux derniers enfants de la pauvre Catherine Sainte-Marie, d?c?d?e ?33 ans, des jumeaux Fran?ois et Pierre avaient un an au d?c?sde leur m?re. Pierre est de sort inconnu du soussign?. Peut-?tre fut-il voyageur comme l?avant-dernier fils, Dominique, mort aux pays d?en haut ? vingt-cinqans ou vingt-six ans, vers1725.
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